Débats récents autour de la 

Politique Commerciale Stratégique

 

Séminaire de Politique Commerciale Internationale

Sujet proposé par M.
René Sandretto

Francois-Xavier BOREL
Karine THEMEJIAN
Patrick VELAY


DEA Monnaie, Finance, et Economie Internationale, de l'
Université Lumière Lyon 2

En partenariat avec l'
Ecole de Management de Lyon



Année 2002/2003

Soutenu le Mardi 7 janvier 2003

 

Introduction synthétique

Le postulat de marché compétitif est essentiel pour beaucoup de théories relatives aux politiques commerciales internationales. En effet, dans ces modèles, il est souvent posé que, premièrement, chaque firme est individuellement trop petite pour exercer une influence notable sur les prix et les quantités échangés sur le marché. Et, deuxièmement, qu'un Etat ne peut individuellement influencer les marchés mondiaux. Cette approche traditionnelle ne peut pas expliquer pourquoi, par exemple, presque tous les Etats subventionnent au moins certains de leurs exportateurs ou que les Etats cherchent à encourager la création de "champions nationaux" dans certains secteurs, dans les semi-conducteurs par exemple.

 

Depuis les années 80, les économistes utilisent un nouveau concept, celui de Politique Commerciale Stratégique (Strategic Trade Policy) pour critiquer les points de vues conventionnelles sur le libre-échange. La Politique Commerciale Stratégique soutient l'existence d'une concurrence imparfaite et de rendement croissant au niveau international. Selon cette approche, un état peut vouloir mettre en place une politique commerciale afin d'accroître son revenu au dépend des autres : en subventionnant ses exportations ou en érigeant des barrières douanières ; en protégeant certaines compagnies de la concurrence étrangère ; ou encore en encourageant le développement de nouvelles industries.

 

L'analyse en terme de Politique Commerciale Stratégique est bien rendue par une modélisation du type "théorie des jeux". Prenons l’exemple simple d’un pays, disons la Norvège, qui adopterait une politique pour réduire les coûts de productions de ses exportateurs de bateaux de croisière. Si, premièrement, les firmes domestique en profite pour adopter une stratégie commercialement agressive, mais que les concurrents étrangers ne réduisent pas leur capacité de production. Alors les seules bénéficiaires seront les consommateurs (étrangers) de bateau qui profiteront de cette guerre des prix. Cependant, si, deuxièmement, les concurrents réduisent leur capacité de production, le bénéfice des firmes norvégiennes exportatrice va augmenter.

 

Pour des auteurs comme Krugman, le problème de la Politique Commerciale Stratégique est lié au fait qu'elle ne serait qu'une forme de néo-mercantilisme qui réduit le commerce international à un jeu à somme nulle où ce qu'un pays gagne est perdu par un autre. Cela va donc à l'encontre des modèles Smith-Ricardo ou HOS. Ensuite, cet auteur, même s'il peut admettre l'intérêt pour un pays d'une Politique Commerciale Stratégique, n'en soutient pas moins que, finalement, la Politique Commerciale Stratégique  permet, entre autres, de faire supporter à l'ensemble de la communauté la protection de lobbys nationaux qui pourraient être inadapté pour la concurrence internationale.

Ce dossier fait une mise au point critique sur les pratiques et les théories de la Politique Commerciale Stratégique. 

 

 

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